Démarche Artistique
L'artiste Jérôme Boy sculpte l’expression tragique et joyeuse de la rencontre du féminin et du masculin, de la terre et du ciel, de la lumière et de l’obscur. La découpe tranchante de l’acier brûlé par la torche rehausse la subtile douceur de la rouille sur le fer devenu peau.
Lorsque le bleu céruléen se marie à l’humus brun de l’oxydation, le superflu s'efface pour laisser place au dépouillement du parfait équilibre : l’instant sacré durant lequel puissance et fragilité, douceur et rudesse, sensualité et mystère s’épousent en harmonie.
Dans ses œuvres, l'usage des textures, des formes et des couleurs minimales fait écho à nos mémoires sensorielles les plus intimes : le déferlement envoutant des vagues de l’océan, l’impressionnante puissance des falaises de temps immémoriaux, l’énergie vitale inextinguible des arbres séculaires, l’amour intense d’un corps nu abandonné, l’effilochement rêveur des nuages dans le ciel.
Le sculpteur alchimiste insuffle l'émotion dans la matière. Celle-ci s’émeut, se courbe, se tord, se brise, s’écoule, résiste : l’esprit de l’eau, du feu, de l’air investissent le métal pourtant si froid et incorruptible.
La sculpture vibre désormais de la mystérieuse bienveillance des origines de la vie : puissance, tendresse et enthousiasme inextinguibles.
Jérôme Boy est surtout connu pour ses sculptures minimalistes déchiquetées en acier oxydé.
L’artiste poursuit l’instant sacré où l’expérience de la mort fait jaillir la pulsation bienveillante de la vie : tendre, mystérieuse et enthousiaste.
Dès 2011, il renonce à la figuration de ses sculptures de terre et de pierre pour le dépouillement du métal transmuté. Désormais, la courbe forgée exprime la douceur d’une peau, la déchirure par la torche à plasma devient dévoilement de dentelle, la soudure révèle l’équilibre d’un instant d’élégance inattendue.
Il souhaite ainsi brouiller la raison pour accéder directement à la sensation. La puissance du vol d’un oiseau, du déferlement des vagues, de la sève d’un arbre, du désir amoureux sont transformés en matières en émoi.
De plus en plus, le sculpteur s’emploie à effacer le superflu, à la recherche d’une expression plastique déconditionnée et authentique. La vibration de la matière corrodée, la présence de l’espace révélé en creux et suggéré par le métal brûlé, la vibration éclatante de la couleur incorporée à la forme sont mis en œuvre dans un travail féroce avec le métal.
Comment la jubilation peut-elle émerger de l’intensité de la violence ?
Bio
Histoire d’Artiste
Ma nouvelle solitude m’immerge dans une angoissante sensation de vide : que puis-je faire pour sentir à nouveau la pulsation de la vie en moi ?
Dans le désarroi et l’incertitude, je décide de faire un stage de sculpture métal. Voilà bien un matériau que je ne connais « vraiment » pas… je n’ai jamais soudé, je n’ai jamais touché un chalumeau. Dans ma famille on aimait le bois, la terre, la pierre, qui pourrait bien aimer le métal ? C’est une révélation : dans la lutte avec ce matériau, la danse du marteau sur l’enclume, le jaillissement de l’arc ou le feu du chalumeau, la musique du métal qui résonne, je me retrouve chez moi, sans aucun doute ! J’ai une technique rudimentaire, mais mes premiers monstres apparaissent quand-même et ma première Cliquez ici pour accéder à l’histoire complète…